Allocution d'ouverture de M. Nouri LAJMI, président de la HAICA, vice-président du REFRAM

Par N. Lajmi - le 06-09-2019

(seul le prononcé fait foi)

Mesdames et Messieurs les Présidents des instances de régulation,

Monsieur le représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie,

Messieurs les Présidents des Instances indépendantes,

Messieurs les représentants des organisations internationales, de la Société civile et des médias,

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M. Nouri LAJMI, président de la HAICA, vice-président du REFRAM

Chers collègues et amis,

C’est un immense plaisir pour la HAICA de vous accueillir à nouveau à Tunis, une petite année après la Conférence consacrée à la thématique « Réseaux sociaux, régulation et processus électoraux », cette fois pour la tenue de la 6e Conférence des Présidents du REFRAM.

Cette conférence bisannuelle se tient cette fois un peu plus tôt que d’habitude, et la raison en est la suivante. L’année 2019 est en effet une année électorale en Tunisie : l’élection législative aura lieu le 6 octobre, et elle aurait dû être suivie par les deux tours des élections présidentielles en novembre et en décembre. Nous voulions donc éviter de tomber dans les échéances électorales (car d’habitude la Conférence des Présidents se tient au cours de la deuxième moitié du mois d’octobre), ce qui explique que vous ayez été conviés début septembre, et non cet automne comme le veut la tradition. Mais, le décès de notre Président Béji Caïd Essebsi le 25 juillet dernier a bouleversé le calendrier électoral initialement prévu.

Certains d’entre vous l’ont certainement constaté, vous venez d’arriver dans un pays qui est en pleine campagne électorale, le scrutin du premier tour de l’élection présidentielle ayant dû être avancé et se tiendra donc dimanche prochain, le 15 septembre. Les équipes de la HAICA travaillent pour l’instant de manière intensive sur le monitoring de la campagne électorale pour le premier tour de l’élection présidentielle, et leur tâche est d’autant plus ardue que cette campagne voit s’affronter pas moins de 26 candidats avec cette fois-ci et pour la première fois un débat télévisé avec tous les candidats à la présidentielle.

Nous avons néanmoins fait le maximum pour vous accueillir dans les meilleures conditions, et je dois donc remercier toute l’équipe de la HAICA et notamment M. Féthi Bouaboura pour le travail de préparation qui a été fait dans ces circonstances particulières. J’espère que cette 6e Conférence des Présidents vous comblera, tant en termes d’organisation qu’en termes de contenu de nos échanges.

Vous l’avez constaté, notre programme de ces deux journées est particulièrement chargé.

Ce programme est chargé d’abord parce qu’il est à l’image de la Présidence suisse qui s’achève. Depuis la Conférence des Président de Genève, l’OFCOM n’a pas ménagé ses efforts pour continuer à faire vivre et dynamiser le Réseau, et je crois pouvoir affirmer que cette Présidence suisse restera comme une des plus intenses que le REFRAM ait connues. Le Directeur général de l’OFCOM Philipp Metzger nous rejoindra cette après-midi pour nous présenter dans le détail le bilan des activités de la présidence, mais vous pouvez déjà constater à la lecture du programme de la Conférence que la Feuille de route a été déployée dans son intégralité et avec une efficacité toute Suisse ! C’est un travail d’équipe bien sûr, mais pour l’avoir vécu de l’intérieur en tant que vice-président, je peux vous dire qu’une grande partie de ce travail n’aurait pas pu être accompli sans le dévouement et le professionnalisme de Monsieur Marcel Regnotto, que je tiens à saluer tout particulièrement aujourd’hui. C’est en grande partie grâce à ses efforts que nous sommes en mesure, aujourd’hui et demain, de vous présenter les résultats d’autant d’études, de missions et d’activités du Réseau.

Ce programme est aussi chargé parce qu’il est à l’image de la période que traverse notre Réseau. C’est une expression qui est parfois galvaudée, mais je crois que vous partagerez certainement avec moi le sentiment que le REFRAM est à la croisée des chemins. Voici deux ans, à Genève, nous avons entamé une réflexion sur le fonctionnement et l’avenir du Réseau. Nous avons poursuivi cette réflexion ici même, à Tunis, en octobre dernier, en marge de la Conférence « Réseaux sociaux, régulation et processus électoraux ». Nous l’avons ensuite complétée au fil des mois, que cela soit par des discussions informelles entre certains membres ou par des débats plus structurés menés au sein du Bureau du REFRAM, et qui ont abouti à un document de réflexion que vous avez reçu en amont de cette Conférence et dont nous débattrons cet après-midi. Je pense que la réflexion est mûre et j’espère que lors de nos discussions aujourd’hui et demain, et après tous nos échanges, nous pourrons conclure par des décisions qui feront grandir notre Réseau. Il est temps de mettre en œuvre les moyens et les outils nécessaires pour mettre en pratique nos ambitions pour ce Réseau.

Nous avons besoin de plus coopération entre nos membres, plus intense, et nous avons aussi besoin d’une meilleure coopération, plus structurée. Certaines initiatives vont dans ce sens, comme la réalisation d’enquêtes et d’études comparatives ou comme la revue par les pairs dont une expérience pilote vous sera présentée tout à l’heure.

Nous avons aussi besoin de plus de coopération avec nos partenaires naturels que sont notamment les organisations internationales, les plateformes de radiodiffuseurs, les organisations de la société civile, le secteur académique, voire les plateformes numériques qui, comme vous le savez, jouent un rôle autrement plus important dans la circulation de l’information mais aussi malheureusement de la désinformation…

Loin de s’affaiblir, le rôle des régulateurs dans la garantie du pluralisme et de la liberté des médias et dans le respect de l'État de droit n’a jamais été aussi important. L’actualité nous le démontre chaque jour. Nous ne pouvons pas désormais croire que nous allons pouvoir remplir ce rôle de manière efficace sans ces coopérations renforcées. Cela n’a pas de sens ni en termes d’efficacité, ni d’ailleurs en termes de principes, car nous partageons souvent les mêmes défis, les mêmes valeurs et les mêmes objectifs.

C’est pourquoi j’espère vraiment que nous terminerons demain cette Conférence des Présidents avec un réseau plus fort et plus structuré qu’il ne l’est aujourd’hui, afin que soyons tous mieux à même de défendre ces valeurs et de rencontrer ces objectifs.

Je me garderai bien à la fin d’ajouter qu’il est de notre devoir de relever les défis qui se posent à nous pour asseoir les principes d’une régulation efficace et répondre au mieux aux attentes des médias d’abord et du public d’une façon générale quant à la garantie d’une information diversifiée et de qualité.

Nouri LAJMI